Du manager classique au manager augmenté – Réinventer son rôle à l’ère numérique
- 25 avril 2025
- Posté par : Philippe C
- Catégorie : Leadership
Introduction : Du costume-cravate au hoodie connecté
Il fut un temps où un manager se distinguait par son bureau d’angle, son agenda en cuir et ses réunions à rallonge. Ce temps est révolu. Désormais, le manager est mobile, connecté, parfois en baskets, souvent en visioconférence. À l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, il doit se réinventer. Non pas pour suivre la mode, mais pour rester pertinent dans un écosystème qui change à grande vitesse. Dans cette première partie, nous explorerons les quatre premières mutations essentielles à cette transformation : développement personnel, nouvelles compétences, agilité et créativité managériale.
I. Se transformer soi-même avant de transformer les autres
La révolution numérique ne commence pas avec les outils, mais avec l’humain. Pour guider ses équipes dans un monde instable, le manager doit d’abord revoir sa posture. Il n’est plus simplement le donneur d’ordres, mais un guide, un coach, parfois même un sparring-partner.
Cette transformation commence par une introspection : quelles sont mes forces ? mes lacunes ? Suis-je prêt à désapprendre pour mieux réapprendre ?
Trois axes pour évoluer :
- Acquérir une culture numérique : comprendre les grands principes du digital, de l’IA, de la cybersécurité à la blockchain. Pas besoin d’être expert, mais suffisamment cultivé pour dialoguer avec les experts.
- Adopter une posture apprenante : accepter que le savoir est mouvant, que la compétence se renouvelle en permanence.
- Favoriser l’intelligence émotionnelle : car dans un monde automatisé, l’humain reste le levier principal de performance.
II. De nouvelles compétences pour de nouveaux défis
Le manager augmenté est avant tout un manager rééquipé. Il ne s’agit pas de tout jeter, mais d’ajouter de nouvelles cordes à son arc. Les compétences d’hier ne suffisent plus à elles seules.
Les compétences numériques indispensables :
- La curation : savoir identifier, trier, enrichir et diffuser l’information. Le manager devient un filtre intelligent.
- La granularisation : transformer l’information brute en contenus utiles et structurés. Cela passe par des outils comme les cartes heuristiques ou les micro-contenus.
- La data visualisation : rendre les chiffres parlants. Grâce à des outils comme Visually ou Thinglink, le manager transforme la donnée en narration visuelle.
- Le partage collaboratif : savoir animer des communautés internes, créer de la valeur collective avec des outils comme Pearltrees ou OneNote.
Soft skills à muscler :
- Pensée critique et résolution de problème : pour faire face à l’ambiguïté.
- Créativité et innovation : pour sortir du cadre.
- Communication augmentée : pour fédérer à distance et en présentiel.
III. L’agilité : une philosophie de gestion pour un monde mouvant
L’agilité est à la mode, certes, mais elle est surtout indispensable. Car dans un univers digital, ce ne sont plus les grands qui mangent les petits, mais les rapides qui dépassent les lents.
Les 4 piliers de l’agilité :
- Priorité à l’humain plutôt qu’aux procédures rigides.
- Prototyper avant de planifier : tester, corriger, avancer.
- Co-créer avec le client plutôt que de lui imposer un cahier des charges.
- S’adapter plutôt que suivre un plan figé.
Le manager agile sait :
- Expérimenter : accepter l’échec temporaire comme étape d’apprentissage.
- Favoriser l’intelligence collective : organiser des hackathons, codéveloppements, meetups.
- Réagir rapidement aux changements : à l’aide de cycles courts, de feedback réguliers et de décisions décentralisées.
Exemple : Air France a mis en place une stratégie de “crowdfunding interne” où les salariés proposent des innovations. Cela illustre parfaitement la culture du test-and-learn.
IV. Le manager-designer : entre intuition, empathie et innovation
Non, le Design Thinking n’est pas réservé aux créatifs en t-shirt noir. C’est une méthode précieuse pour les managers qui veulent innover au quotidien.
Les 5 piliers du Design Thinking :
- L’humain d’abord : les décisions partent des besoins réels des usagers.
- Des équipes mixtes : diversité des profils = richesse des idées.
- Créativité sans tabous : brainstorming, jeux sérieux, mind mapping… tout est bon pour stimuler l’imagination.
- Empathie profonde : se mettre à la place de l’utilisateur.
- Prototyper et raconter : le pitch devient un outil stratégique.
Le manager-designer incarne :
- La vision : il identifie les signaux faibles.
- L’ouverture : il va chercher des idées en dehors de sa zone de confort.
- La narration : il raconte une histoire, donne du sens, fédère.
Conclusion : une mutation inévitable, mais libératrice
Passer du manager classique au manager augmenté, c’est une aventure. Elle demande du courage, de la curiosité et un soupçon de folie douce. Mais elle permet aussi de redonner du sens, de la fluidité et de l’impact à son rôle. Dans un monde où les machines apprennent vite, le manager doit apprendre mieux. Et surtout, il doit réapprendre à être profondément humain.
Dans le prochain article, nous approfondirons les dimensions spatiales, collaboratives et technologiques de cette mutation. Spoiler : il sera question de baby-foot, de coworking et de plateformes intelligentes. Restez connecté !
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